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Dès son entrée en maternelle, Naïm « pose problème » : il est particulièrement agité, impatient et impulsif. La maîtresse conseille à Rahma Jdab, sa mère, de « consulter ». Dans un premier temps, le pédiatre du service de protection maternelle et infantile (PMI) lui assure que Naïm est « jaloux de son petit frère et recherche de l’attention », se remémore-t-elle. Plus tard, l’infirmière et la pédopsychiatre du centre médico-psychologique (CMP), qui suivront Naïm pendant trois ans, lui assurent qu’elle est « trop fusionnelle » avec son fils. « Lorsque j’ai évoqué le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité [TDAH], après le visionnage d’un reportage à la télé, elles ont dit que c’était une invention », lâche-t-elle, amère. Le diagnostic du trouble – défini par un déficit attentionnel et/ou de l’hyperactivité et/ou de l’impulsivité – finira par arriver quelques mois plus tard, hors du CMP. Entre-temps, la structure a fait un signalement (information préoccupante) à l’aide sociale à l’enfance pour négligence – qui n’a pas eu de suite après une convocation de Rahma Jdab.
Les recommandations de bonnes pratiques dans la prise en charge du TDAH chez l’enfant, dévoilées lundi 23 septembre par la Haute Autorité de santé (HAS), visent à éviter ces situations. « Les troubles du neurodéveloppement [TND] – trouble du spectre de l’autisme, les “dys”, etc. – figurent dans le manuel de référence américain des troubles psychiques depuis 2013. Il était temps de reconnaître le TDAH », explique le professeur de pédopsychiatrie de l’enfant et de l’adolescent Olivier Bonnot, de l’hôpital Barthélemy Durand (Essonne), qui a présidé le groupe de travail.
Elles ont été demandées par une cosaisine de la direction générale de la santé et de l’association HyperSupers TDAH France en 2019 : jusqu’ici, dans l’Hexagone, seules des recommandations de repérage à destination des médecins de premier recours existaient, déjà impulsées par cette association. Désormais, la HAS définit en détail le diagnostic et le parcours de soins – « et surtout les niveaux de preuves correspondant », insiste la docteure Nathalie Franc, pédopsychiatre au CHU de Montpellier, qui a participé aux travaux.
Selon ces recommandations, « tout médecin formé au diagnostic et au traitement du TDAH peut poser le diagnostic ». A terme, les médecins de premier recours (pédiatres et généralistes) devraient être en mesure de repérer et de diagnostiquer un trouble simple sans comorbidités – ou, en cas de suspicion de trouble complexe, de réorienter le patient vers un médecin ou une structure spécialisée, s’ils n’ont pas suivi de formation de deuxième recours. Une grille d’examen type, répertoriant diverses échelles diagnostiques de référence, est mise à disposition.
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